Rien que pour te voir [PV Eric]

Lorsqu'elle se réveilla, la première pensée de Lena fut: "vite". Maid poussa un miaulement indigné lorsque, dans sa précipitation, la jeune vampire la bouscula. Elle alluma alors la radio par la pensée.

"...I am here for you If you'd only care You touched my heart you touched my soul Changed my life and all my goals Love is blind and that I knew when My heart was blinded by you I've kissed your lips ans held your head Shared your dreams and shared your bed I know you well I know your smell...I've been addicted to you Goodbye my lover..."

Refusant d'en entendre plus de peur que des larmes sanglantes ne se remettent à couler, elle éteignit la radio par le même moyen. Quel don utile !
Il s'agissait maintenant de se préparer, cela ne serait l'affair que de quelques minutes : elle sauta dans une robe dos-nu à la Marilyn Monros, mais à la place du satin pastel, de la dentelle noire la composait. Eric la lui avait offerte, c'était pour cette raison qu'elle avait choisi de la porter. Après avoir soigneusement brossé ses immenses cheveux, elle passa ses mitaines en dentelle elles aussi et à l'aide de mascara, d'ombre à paupière et de crayon noirs, elle se dessina un regard charbonneux et ténébreux qu'elle souligna d'eye liner. De ses doigts aux ongles vernis de noir, elle attacha dans sa nuque le fermoir d'un collier de chien duquel pendait une grosse croix gris argent et quelques chaînes fines de la même teinte.
Enfin, elle s'appliqua un rouge à lèvres bordeaux dont le nom la fit sourire: "tentation de minuit". Après avoir prodigué une rapide caresse à Maid (tandis que cette dernière léchait son pelage noir de jais), elle chaussa en sautillant sur un pied ses bottines moulantes, en cuir noir avec de hauts talons.
Pour finir, elle jeta dans un minuscule sac en velours un stylo, un petit carnet, un paquet de mouchoir, son porte-ponnaie et son téléphone portable ainsi qu'une glace et le "tentation de minuit". Elle était prête.
Ainsi vêtue, il émanait d'elle un charme évanescent, une grâce éthérée.

La raison pour laquelle elle se dépêchait ? Arriver tôt au bar à vampires, en repartir très tard, à lal fermeture pas avant. Passer le plus de temps posible près de LUI.

Lorsqu'elle arriva enfin au Fangtasia, elle était, comme prévu, dans les premières. Elle commanda alors un A négatif avec une paile (elle n'avait jamais aimé boire au goulot) et avec une exquise douceur, agita les doigts en direction d'Eric, en guise de salut. Puis avec un petit sourire, elle fit un tour complet sur elle-même, sur un pied, l'air de dire "As-tu vu quelle robe je porte ?". Enfin, elle alla s'asseoir au plus près possible du "trône" de son ancien amant.Il commençait à y avoir beaucoup de monde, et pas mal de vampires (et même d'humains!) lui tournaient autour. Lena leur jeta à peine un regard dédaigneux et reposa la bouteille vide de Tru Blood. Avec une petite moue boudeuse et involontaire, elle croisa les jambes. Eric ne la regardait déjà plus. Tant qu'elle pouvait détailler chaque millimètre de son visage...
S'il lui faisait signe, alors elle accourerait. Sinon...elle trouverait bien un moyen de l'approcher. C'était nécessaire pour elle. Vital.


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"[...] Never could imagine there were only Ten million ways to love somebody [...] Can't you see I'm at you feet Whenever wherever we're meant to be together I'll be there and you'll be near And that's the deal my dear [...] Tell me one more time that you'll live Lost in my eyes [...]"Shakira, Whenever Wherever

"[...] I'm hanging on your words Living on your breathe Feeling with your skin I'll always be here[...]"
Depeche Mode, In your room

Comme magnétisée, Lena ne cessait de l'observer. De nouveau, leurs regards se croisèrent, et IL lui fit signe d'approcher.
Si son coeur avait encore battu, il aurait raté un battement puis un autre.
Lentement, elle se leva et marcha en retenant son souffle (elle avait pris l'habitde de respirer même si cela ne lui était pas vital.). Soudain, une poigne de fer retint so bras frêle. Aussi grand que gras, un homme lui faisait face. Lena huma rapidement son odeur. Humain. Il puait le vice et la luxure.
Elle se dégagea comme un couteau sort du beurre.

_Je pourrais te tuer sans même t'effleurer, murmura-t-elle, menaçante.

Il ne la croyait pas, c'était évident. En se concentrant un peu, elle réussit à lui faire lever un bras à la verticale. Cela demandait plus d'énergie, car il avait une volonté propre contrairement aux objets habituels. Mais tout de même, le résultat était spectaculairement réussi. Devant l'air surpris qu'il affichait, elle arqua un sourcil moqueur.

_Et ça, c'est du nougat ? Si je le voulais je pourrais ordonner à ton coeur d'arrêter de battre. Tout simplement.

Un peu de bluff. Oh, elle y arriverait sûrement, mais cela demanderait beaucoup de temps et brûlerait presque toutes ses ressources d'énergie; maîtriser un ensemble aussi complexe que le coeur humain était à peine dans ses cordes.
Cependant elle se remit en chemin. Il n'y avait que quelques mètres, pourtant Lena avait l'impression qu'un kilomètre au moins les séparait. Elle finit néanmoins par arriver, plus vite qu'elle ne l'aurait cru.

_Oh, Eric...souffla-t-elle. Enfin.

C'était incroyable comme la créture sans pitié qu'elle était quelques minutes auparavant venait de se noyer dans l'enfant sentimentale qu'elle redevenait.
De tout son coeur, elle mourait d'envie de caresser ses cheveux blonds, de poser ses lèvres sur les siennes, de lui dire combien illui avait manqué, comme son existence semblait morne et vide sans sa présence, quelsentiment de plénitude l'envahissait lorsqu'elle était près de lui.
Elle ne fit rien de tout ça mais on pouvait le lire dans ses prunelles.Il n'y avait d'ailleurs que son créateur qu'ellel regardait de cette façon, abandonnée, admirative. Eperduement amoureuse.
Soudain elle se sentit vaciller. Le manque d'énergie se faisait déjà ressentir; elle jeta un rapide coup d'oeil autour d'elle. Si elle ne s'asseyait pas elle s'écroulerait.
Alors, comme elle n'avait d'autre choix (et celui-ci n'était pas pour lui déplaire), elle s'assit en travers de Lui, sur ses genoux, et vit une lueur de surprise et d'une sorte de mélange de désir presque entirement refoulé dans un genre de...de quoi au juste ? Impossible de le dire.
Elle fut bien obligée de se justifier.

_Tu sais très bien pourquoi. Je viens de brûler du qi(c'était le nom donné à l'énergie qui se consumait lorsqu'un psycho comme elle effectuait une action trop dure à gérer par l'esprit seul). C'est ça ou je tombe.

Qu'est ce que cette télépathe avait de plus qu'elle au final ? Un don ? Non. Elle était blonde ? Les blondes sont idiotes c'est bien connu. Pas les blonds en revanche...Alors quoi ?

_Pourquoi voulais-tu me voir ? demanda-t-elle avec l'impression que son coeur cognait dans sa poitrine alors que c'était tout bonnement impossible...

_Est ce utile de te demander pourquoi je t'ai fait approcher , Lena ? Ne penses-tu pas que tu me dois quelques explications sur ta disparition ....?

Bien sûr. C'était évident. Elle eut soudain honte d'avoir pu penser un instant qu'il s'agissait d'autre chose et baissa afin qu'il ne vît pas son trouble.

_Eh bien , j'attends Lena ! Pourquoi as-tu déserté ton créateur, et Roi ?

Lena hésita une seconde avant de prendre la parole.

_Je n'aurais pas du rester absente plus de quelques jours. Tu m'as crue morte n'est-ce pas ? Moi aussi je l'ai cru.

Et elle raconta.

_J'étais partie en Ohio comme chaque année. Là où...ma mère est enterrée. Blackkhaven. Et là...CA a attaqué. Encore. C'était un humain a final. Fait pour tuer notre espèce. Il avait des sortes de...de griffes en argent.

La vampire saisit délicatement le poignet d'Eric et lui fit tâter son ventre. A travers le tissu, on sentait les cinq pronfondes blessures à pein cicatrisées.

_Je n'ai pas vu son visage, il portait un genre de masque de cochon. Mais il m'a laissée là, au coeur de Blackkhaven. Avec cinq fausses griffes en argent plantées en moi, laissant derrière elles de longs traits de feu. C'est seulement à l'aube qu'on m'a retrouvée. Par chance c'était une petite fille dont la mère est une sympathisante. Si elles ne m'avaient pas trouvées avant que la lumière passe au travers des feuilles des arbres, je serais morte.
Elles m'ont cachée dans leur cave durant huit mois. Le temps que je puisse enfin me lever et marcher. La sorte de guérisseur qu'elles ont amené me voir a dit que ce n'était pas passé loiin des vertèbres,que s'y javais été humain j'y serais restée. A part le coeur et le poumon droit tous les organes vitaux étaient touchés. Réduits en miettes.
Mais dès que j'ai pu je suis revenue vers toi.

Ma seule raison de résister, songea-t-elle. Au fur et à mesure qu'elle parlait, des traînées sanguinolentes se dessinaient sur ses joues lisses. Les souvenirs invoqués étaient si douloureux qu'elle avait l'impression qu'ils la transpèrecaient de part en part.

_Tu sais tout.

Non il ne savait pas tout. Il restait un dernier souvenir, celui qu'elle avait le plus tenté de refouler, d'oublier à jamais, perdu dans les abîmes de la mémoire effacée. Mais il remontait à la surface avec un autre souvenir: elle s'était juré de ne jamais rien lui cacher.

_J'ai juste omis un...détail. Et je ne vais pas te faire un dessin de celui-là.

Eric l'interrogea du regard.

_Quel détail ? Le viol.

Lena avait craché ce dernier mot comme un bout de viande avariée, avant de s'effondrer contre le torse du vampire en sanglotant.

Lena était encore toute troublée par le contact des doigts d'Eric sur sa joue.
Une chanson traînait dans un coin de sa tête "...A loner longing for the cadence of her last breath...". Et soudain, elle reçut la rage d'Eric comme une cout de fouet cinglant. Elle ne savait pas trop s'il en voulait à son agresseur, à elle de ne pas avoir su se défendre, ou bien les deux.

_Quel viol...? Tu vas me dire que cette chose était plus forte que toi, au point de se servir sexuellement ?

Elle était terriblement honteuse. Ce n'était pas par hasard qu'elle n'aait parlél de ça à personne d'autre.

_Je...Oui, murmura-t-elle. Il était incroyablement fort et moi...si faible que mon don l'était aussi. J'aurais à peine pu lui balancer une brindille à la tête.

Les yeux fermés, elle revivait la scène et d'autres larmes venaient s'ajouter aux précédentes.

_Je sais que ça paraît impossible mais les blessures ne se refermaien pas. Même le guérisseur a dit qu'il n'avait jamais vu un vampire dont les plaies ne cicatrisaient pas en deux coups de cuiller à pot.

Elle serrait son corps menu contre Eric comme si sa non-vie en dépendait. Peut-être était-ce le cas.
Enfin, elle leva vers lui des yeux énamourés et endoloris.

_Ou bien je suis anormale...ou bien ce qui m'a attaquée l'était. Il paraît que j'ai déliré durant cinq nuits et cinq jours, sans arrêt, comme si j'avais de la fièvre -alors que je n'en avais pas puisque techniquement je suis...enfin...morte.
Il paraît aussi que je n'ai répété q'un seul mot pendant ce...ce je-ne-sais-trop-quoi :"Eric".

Lena détourna les yeux.

_J'ai peur. Peur qu'il revienne. Je suis en colère contre lui, mais surtout j'en ai peur.

Voilà ce qu'elle était : une enfant qui a besoin d'être rassurée et protégée.
En cet instant, elle n'avait qu'une unique certitude : jamais quelqu'un comme elle ne cessait d'aimer quelqu'un comme LUI. Jamais.
Until the end of times...

Comme une enfant studieuse, Lena écoutait ce que disait Eric. Elle tentait de se concentrer sur le contact de cette si belle main sur son menton-qui la forçait à regarder dans les yeux extraodinaires-pour ne pas sentir son univers se détruire lentement. Chacune des phrases du vampire millénaire contredisait l'un des vérités qu'elle s'était forgées et qui avaient guidé toute son existence. "J'ai tourné la page sur nous." , oui, mais une page peut se tourner dans les deux sens. "Nous avons vécu des heures de sexe sans pareille.", oui, mais il n'y avait pas de sexe sans amour. "Il est un temps où tout cesse...", oui, mais rien n'est jamais définitevement clos. "J'ai énormément d'estime pour toi...", oui, mais elle n'avait pas d'estime pour lui: elle n'en avait pas le temps puisqu'elle paissait ses nuits à l'aimer de toute son âme. "Nous ne serons jamais un couple!" Oui, et elle ne voulait pas d'un couple, seulement de son amour. Elle serait à ses pieds toute son éternité et il devrait bien faire avec.
Il y eut un grand silence, mais sous le crâne de Lena, en tempête opposant ses deux moi faisait rage.

_Ah oui, il joue les inaccessibles ?
_Mais non, espèce de courgette, il EST inaccessible !
_Tais-toi, tu dis n'importe quoi.
_Tu as entendu ce qu'il a dit, lui, il a tourné la page !
_Et alors ? Qui interdit de tourner de nouveau cette page, dans l'autre sens cette fois ?
_C'est une expression qui signifie que...
_Tais-toi, te dis-je !
_Tu refuses de voir la vérité en face. Il sait ce qu'il dit quand même !
_Mais non, c'est l'autre blondasse qui lui monte à la tête, voilà tout.
_Quelle pète-couille de compèt', celle-là !
_Ah ben pour une fois qu'on tombe d'accord...
_Oui, non, alors, q'est-ce que tu comptes faire pour le récupérer ? La panthère ?
_Roarr ! Non, trop dangereux avec Pam à côté...
_Alors quoi ?
_Dire la vérité...
_Non mais t'as pas encore compris qu'il s'en balance de tes sentiments à la con ?
_Mais ferme-là deux secondes !
_Une...Deux ! Je disais donc qu...
_Mais m*rde à la fin ! Laisse moi essayer !
Enfin, Lena détourna ses yeux de chat et baissa la tête, regardant de nouveau fixement le bout de ses bottines.
Elle avait tant à dire ! Qu'elle ne pouvait "vivre" sans lui, qu'elle n'était rien quand il n'était pas là, et toute une clique de phrases cliché, pourtant véridiques. Sans relever la tête, elle posa une main délicate sur la joue d'Eric. Plus rapide que l'éclair, il saisit cette main fine, sansn toutefois l'écarter. Tout ce qu'elle voulait dire se résumait en une phrase.

_Mais tu es tout ce que j'ai et je t'aime.

Les perles vermeil tombées de ses yeux semblaient faire un bruit de bombe atomique en touchant le sol et dévastaient son être.
Lena se blottit un peu plus contre lui, elle ne voulait plus penser à rien mais pourtant, des tonnes de chansons semblaient vouloir investir son cerveau. Et celle qui eu le dessus disait "So take care what you ask of me 'cause I can't say no..."

Hj, c'est pas très bon, mais je t'ai répondu au moins^^

HJ: pas très grave =) j'ai de quoi faire !!

Lena sentit la main d'Eric se glisser dans ses cheveux. Cela faisait huit mois qu'elle ne rêvait que de cela. Si ce n'était ses larmes et le soupir impuissant de son créateur, c'était exactement comme avant. Lui, elle et ses réactions d'adolescente. Rien d'autre qui ne comptait. Le vide, et eux au milieu. Malheureusement, le silence qui s'était installé se rompit.

_Lena, je ne suis pas celui que tu penses. J'appartiens à Sookie et celle-ci m'appartient également... J'apprécie ton affection, mais je ne puis te la retourner... Maintenant, j'apprécierai que tu te fasses plus présente dans ce bar.... Je pense que tu es au courant des heures obligatoires à prester au Fangtasia, et en temps que ma filleule, tu te dois d'y être...

_Je pense que tu es un vampire viking, âgé de plus 1000 ans, blond, grand, incroyablement beau et séduisant, et l'homme que j'aime. Dis-moi que c'est faux.

Elle marqua une pause, toutefois pas assez longue pour lui laisser le temps de répondre.

_Sookie t'appartient. Très bien. Sache que moi aussi. Mais jamais, jamais quelqu'un comme toi, n'appartient à quelqu'un comme elle. Je ne te demande pas de m'appartenir, moi !

Lena tenta d'essuyer les larmes sur ses joues mais ne fit que les étaler un peu plus. Elle cessa de parler, c'était une cause perdue. Du moins pour le moment. Elle n'aura qu'à réessayer...le lendemain.

_Quant à mes heures obligatoires...

*tu te les mets là où je pense*, lui dicta son autre moitié.

_J'avais monté un groupe. S'ils sont toujours d'attaque, nous pourrons jouer ici dès que tu voudras. Je peux les appeler tout de suite si tu veux. Pour faire un essai.

Elle sortait déjà de son petit sac son téléphone portable, mais attendit tout de même de savoir ce qu'en pensait Eric pour appuyer sur le petit téléphone vert.